Comment cette propriété de 15 hectares, au pied de la cité médiévale de Saint-Émilion, s’est imposé au fil des années comme étant une des meilleures de l’appellation ?

Histoire

Tout commence en 1880 lorsque, Albert Macquin, ingénieur agronome de formation, vient s’installer dans le pays Saint-Émilionnais. Le vignoble est alors ravagé par le phylloxera et les vignerons cherchent à tout prix les solutions pour s’en sortir et renaître de leurs cendres. Convaincu par l’efficacité de ses plans greffés, Albert Macquin va en faire son commerce. De Pomerol à Saint-Émilion, il contribuera grandement à la sortie de la crise du phylloxera de la rive droite.

Ayant fait richesse avec ses plans, il commencera, dès 1887, à faire acquisition de parcelles, en son nom propre, achetées à de petits vignerons dans le but de se constituer un vignoble, au fur et à mesure. Au total, il aura réussi à réunir 26 hectares de vignes. Situé sur le plateau de la côte de Pavie, c’est donc naturellement qu’il nommera son château « Pavie Macquin ». 

Aujourd’hui, ce sont ses petits-enfants et arrière-petits-enfants qui sont propriétaires du château.

De 1986 1994 une femme est à la tête de la propriété, Maryse Barre. Pionnière de la biodynamie sur la rive droite, elle ne va cesser de développer et révéler le potentiel de son terroir afin de produire les grands vins dont il mérite. Pleine d’énergie et de détermination, en 1994, elle va céder sa place à Nicolas Thienpont. Illustre faiseur de vins, également sur la rive droite, il va venir apporter tout son savoir-faire pour prendre le relais. Épaulé par son ami Stéphane Derenoncourt, célèbre œnologue conseil, ensemble, ils vont amener le cru au sommet de l’appellation.

C’est en 2006 que viendra la consécration pour le duo avec l’accession de la propriété au rang de Premier Grand Cru Classé au sein de l’illustre classement des vins de Saint-Émilion.

Le vignoble, son terroir et sa culture

Si, du temps d’Albert Macquin, le vignoble faisait une superficie de 26 hectares, aujourd’hui il n’en fait plus que 15.

Sa situation lui présage un terroir exceptionnel, et c’est peu dire. Au pied du village de Saint-Émilion, sur le plateau de la côte de Pavie, tout est dit. Composé de sols d’argile et de calcaires, les cépages cultivés s’y épanouissent de la plus belle des manières et expriment toute la beauté de ce terroir.

Les 3 cépages iconiques de la rive droite y sont cultivés : 80 % de Merlot, 19 % de Cabernet Franc et 1 % de Cabernet Sauvignon. L’âge moyen du vignoble est de 35 ans.

Les merlots sont principalement plantés sur les sols d’argile. Le sol étant plus riche en eau, cela va conférer richesse, puissance et opulence.

Les cabernets, eux, sont majoritairement plantés sur le plateau calcaire, ce qui va leur donner un profil plein de fraîcheur, de tension et de minéralité. D’ailleurs, il y a 15 ans, la superficie de cabernet franc a été rehaussée. C’est un cépage qui s’adapte parfaitement au réchauffement climatique.

C’est donc de ce terroir, envié à travers le monde entier, que vient le caractère et l’identité des vins de Pavie Macquin.

Le travail de la vigne est tourné vers le vignoble, le respect de son environnement mais également de son écosystème. Enherbement entre les rangs au sein des parcelles, semis de céréales entre les rangs, utilisation de préparations biodynamiques, aucun herbicide ni insecticide n’est utilisé, tout est fait pour que le vivant soit au cœur des préoccupations. Avec une évolution climatique de plus en plus exigeante, contraignante mais aussi éprouvante, pour la vigne que pour l’homme, l’apport de ces préparations biodynamiques a pour but de mieux protéger les parcelles.

Le travail au chai

Une fois venu le temps des vendanges, les raisins sont cultivés à parfaite maturité. Une décision prise avec minutie, par les équipes techniques de la propriété ainsi que l’œnologue conseil.

Les grappes étant mûres, saines et de belle qualité, elles sont introduites entières dans les cuves béton. Les jus vont ainsi pouvoir effectuer leur vinification. Les remontages et les pigeages sont doux, grâce à l’utilisation de deux pigeurs pneumatiques. Les macérations se font à haute température pendant 2 à 3 semaines afin de gagner en élégance, en finesse, mais également pour donner un côté aérien si caractéristiques des vins de la propriété.

Auparavant, des cuves bois étaient utilisées, mais, après une vingtaine d’années de bons et loyaux services, elles ont été remplacées par des cuves béton. Les avantages du béton sont divers : une micro-oxygénation se fait naturellement, l’entretien est plus simple, il y a une bonne inertie, mais surtout, il y a un meilleur contrôle des températures. Voilà de quoi, une fois de plus, tordre le cou aux détracteurs des vins de Bordeaux qui ne pensent boire que du bois.

Une fois les vinifications terminées, place aux malolactiques. Pour cela, 50 % des vins sont mis en cuves et 50 % sont mis en barriques de bois neuf. Les vins seront, par la suite, introduits en barriques dont 50 % sont composées de bois neufs et 50 % qui ont déjà connu un millésime auparavant, afin de pouvoir débuter leur phase d’élevage. Le château travaille avec une dizaine de tonneliers afin de disposer, chaque année, d’une grande diversité de barriques, ce qui permet d’apporter encore plus de complexité et de richesse aux vins. Élevés durant 16 à 18 mois en fonction du millésime, les lots sont séparés puis assemblés à l’issue.

Chai réservé aux malolactiques.

Deux types de contenants différents sont utilisés : des barriques de 225 litres et des barriques de 500 litres. La différence entre les deux est très simple, le volume. Plus le contenant est gros, plus les effets négatifs du bois sont atténués. Avec comme principal objectif notamment de rendre les vins buvables plus rapidement.

Concernant la partie structurelle, le chai initial, qui accueille aujourd’hui les cuves béton et les barriques destinées aux malolactiques, fut construit par Albert Macquin. Quelques petits rafraîchissements lui ont cependant fait le plus grand bien. Le chai réservé aux élevages, lui, a été livré il y a peu.

Un écrin neuf où l’architecture et l’aménagement mêlent harmonieusement terroir et modernisme, le tout avec élégance. Enterré à environ 6 mètres de profondeur, l’hygrométrie et la température sont régulées et idéales, à la pointe de la perfection.

Une propriété à taille humaine (une dizaine d’employés) gérée par un spécialiste des grands vins de la rive droite qui produit des vins fidèles à la splendeur de son terroir. Le château Pavie Macquin ne cesse de progresser et d’évoluer dans la hiérarchie, tant et si bien, qu’aujourd’hui, il se classe dans les hautes sphères de l’appellation.


Partager cette publication

Ne ratez rien, inscrivez vous à la newsletter

Saisissez votre adresse e-mail ci-dessous et abonnez-vous à notre newsletter